E109 - La photographie, une façon d’arrêter le temps
Conversations avec... Claudia Cabrero Málaga (@olivalclauca)
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Salut 👋
Je suis de retour dans ta boîte mail avec la transcription de l’épisode 109 de Passerelles.
Mon invitée s'appelle Claudia. Originaire d’Espagne, elle à la fois prof de français et photographe. Sur son compte Instagram, elle se présente comme une conteuse visuelle. L’histoire de notre invitée s’écrit donc entre l’Espagne et la France.
On apprend beaucoup grâce aux mots, grâce aux expériences et aux histoires des autres. Alors, ne manque pas cette conversation ✨
N’hésite pas à partager tes réflexions et à poser tes questions dans les commentaires !
Pour en savoir plus sur Claudia, pour suivre son travail et découvrir ses photos, tu peux la retrouver sur Instagram.
Bon week-end,
Emilie
Bienvenue dans Passerelles, un podcast pensé pour éveiller la curiosité des apprenantes et des apprenants de français. Je m’appelle Emilie et cette semaine, comme d’habitude, je vous invite à prendre quelques minutes pour qu’on réfléchisse ensemble à une question. Dans chaque épisode, j’essaye de vous proposer des sujets différents à explorer. Mon but, c'est juste de partager avec vous quelques pistes de réflexion et de vous encourager à vous poser des questions, en français. Aujourd’hui, on se retrouve avec une nouvelle conversation. Notre invitée du jour est à la fois prof de français et photographe. Sur son compte Instagram, et c’est là que j’ai découvert son travail, elle se présente comme une conteuse visuelle. À travers ses photos, elle nous raconte des histoires. La voix que vous allez entendre, c’est celle de Claudia.
En fait, il y a aussi un côté metteur en scène dans ma façon de voir. En fait, c'est une façon d'arrêter le temps pour moi. C'est une façon de stopper et de se dire : bon, cet instant ne reviendra plus, parce que voilà, le temps passe, mes filles, elles grandissent. Mais j'arrête le temps et ça reste congelé pour toujours.
Avant de continuer, une information importante : la transcription de cette conversation est disponible gratuitement. Le lien pour y accéder se trouve dans la description de cet épisode. Ce qui est intéressant sur les réseaux sociaux, c’est que… ce sont des endroits qui nous permettent d’échanger. On peut plus facilement entrer en contact. On peut tisser des liens avec des personnes qui viennent du monde entier. Claudia est espagnole. En parcourant ses photos, j’ai tout de suite adoré la manière avec laquelle elle capture des histoires autour de l’enfance et de la famille. Alors, un jour, je me suis lancée et je lui ai écrit pour lui demander : est-ce que ça vous dit d’avoir une conversation avec moi en français ? Ça vous dit de… faire quelque chose, c’est juste un synonyme de l’expression avoir envie de faire quelque chose. C’est une autre manière de demander : est-ce que ça vous intéresse ? L’histoire de notre invitée, elle s’écrit entre l’Espagne et la France. Je crois qu'on apprend beaucoup grâce aux mots, grâce aux expériences et aux histoires des autres.
[03:17] Dans l’épisode de cette semaine, la question qu’on va se poser, c’est la suivante : Qu’est-ce que les photos qu'on prend disent de nous ? Avec Claudia, on a parlé de créativité, de son histoire avec le français, de ses premiers pas dans la photographie et de l’idée qu’il n’est jamais trop tard pour essayer de nouvelles choses dans la vie.
Pour commencer, et avant de laisser la parole à notre invitée, je vais vous la présenter en quelques mots. Claudia a vécu dix ans en France. Le français a marqué non seulement ses études, mais aussi sa vie en général. Vivre dans un pays étranger, c’est une expérience qui nous marque pour toute la vie. Claudia m’a dit qu’elle se sentait espagnole, tout en gardant son petit côté français. Actuellement, elle habite dans le nord de l’Espagne, à Saragosse. Ensemble, on a parlé de ses filles, de sa famille, de leur amour de la nature et de leur coin de paradis, un petit village où elle aime passer du temps. Sa curiosité l’a poussée à étudier la photographie. Si vous allez faire un tour sur son compte Instagram, vous verrez que la mode, c’est aussi quelque chose qui est très présent.
[05:00] En échangeant avec Claudia, on comprend très vite que la créativité joue un rôle central dans sa vie. Dans l’extrait que vous allez écouter, elle nous parle de la pièce où elle se trouve, sa pièce préférée, un endroit qui est justement consacré à la créativité.
En effet, cette chambre, c'est un bureau en fait, enfin une chambre qu'on utilise un peu pour... disons pour la créativité. Parce qu'on a une table, une grosse table en bois avec son fauteuil. Et puis, le reste, c'est vraiment... il y a rien d'autre dans la chambre. Il y a des peintures. Il y a des objets mais qui sont vraiment en rapport avec notre côté créatif. Parce que, par exemple, nous avons un masque de Venise que nous avons peint dans notre voyage à Venise l'année dernière. Il y a aussi un calendrier de 2023, mais que j'ai toujours ici parce que les peintures qu'il y a sont des peintures d'une artiste japonaise que j'adore, que j'ai connue sur Instagram d'ailleurs ! Après, il y a Andy Warhol qui est aussi dans la salle parce qu'il y a deux photos, enfin deux peintures de Marilyn Monroe accrochées sur le mur. Et moi je suis fan de Marilyn Monroe depuis que j'étais toute petite alors, voilà. Il y a... voilà, il y a des plantes. C'est vraiment notre salle de création. C'est ici aussi qu'on a étudié nos concours, parce que mon mari aussi, il est fonctionnaire. C'est une salle de... voilà, d'être avec soi-même, de créer. Il y a un piano aussi, un petit piano pour ma petite fille. C'est ma salle préférée de la maison en vrai.
Le goût de la créativité, c’est… c’est quelque chose qu’elle a à cœur de transmettre à ses filles. Avoir à cœur de faire quelque chose, c’est le vouloir fortement. Pour Claudia, ça passe par la photographie. La peinture, la mode, la musique… Chacune à leur manière, ses deux filles expriment leur créativité dans des domaines différents.
La plus créative entre mon mari et moi, c'est toujours moi. D'ailleurs, mon mari le dit : ce côté créatif, c'est toi. Mais c'est vrai que j'ai la chance de pouvoir partager ça avec mes filles aussi, surtout la grande qui adore peindre, adore la mode aussi et qui veut faire aussi du design de vêtements. Et voilà, elle rêve non, elle a onze ans et elle rêve. Et la petite aussi a son côté créatif, mais qui part plutôt du côté de la musique. Donc, c'est intéressant de voir que chacune a ses propres intérêts. Et puis, je trouve que c'est très très important qu'il y ait ce côté créatif justement, parce que ça permet de se retrouver soi-même, de chercher ses propres intérêts. Et puis, peu importe le moment où l'intérêt pour quelque chose va naître concrètement. Car ce que je veux leur apprendre, c'est qu'à n'importe quel moment de la vie, tu peux avoir, voilà, un coup de foudre pour quelque chose que tu n'as jamais essayé, puis commencer à le faire. Comme c'est mon cas. Parce que la photographie, j'ai commencé il y a huit ans alors.
[08:55] Ses photos, Claudia les partage sur Instagram. Ces espaces, ce sont un reflet de nos vies. C’est pas toute la vie bien sûr. Mais de temps en temps, en suivant son travail, je voyais du français apparaître ici et là. Ça a piqué ma curiosité. Et je me suis demandé quel était son lien avec cette langue et avec la France. Comme vous allez le découvrir en écoutant l’extrait qui arrive, l’histoire de Claudia avec cette langue, elle remonte à son enfance, à une époque où elle était toute petite. Son enfance a notamment été marquée par Lyon, et par les voyages qu’elle faisait avec sa famille dans les alentours. Les alentours, ça désigne les lieux qui se trouvent autour d’un endroit précis, la ville de Lyon dans ce cas. Si cette ville a été marquante pour Claudia, c’est parce que, quand elle avait deux ans, toute sa famille est venue s’y installer, grâce au travail de son père.
Ben écoute, ça a commencé sans que moi je décide rien du tout, parce qu'en fait j'avais deux ans. Mon père, il était prof de langue et littérature espagnoles et il existe la possibilité de faire une mobilité et de partir dans des pays étrangers enseigner l'espagnol. Donc, mon père, il avait demandé de partir en France et il a eu Lyon, la ville de Lyon. Donc, moi, j'avais deux ans et mes parents sont partis avec moi à la ville de Lyon où l'on a vécu pendant six ans. Donc, forcément, à deux ans, tu es toute petite, tu apprends la langue. C'était pratiquement ma langue maternelle. C'est vrai qu'à la maison on parlait l'espagnol. Mais quand je suis rentrée en Espagne à l'âge de 8 ans, j'avais un accent français incroyable. Je parlais bien l'espagnol, mais je faisais les R français et j'étais une petite fille de huit ans qui était très très très française dans tous les domaines. Ce qui m'est resté pour toute la vie. Ça m'a marquée pour toujours. Car, voilà, pour moi, la France... enfin, mon enfance est vraiment marquée par Lyon, par les voyages qu'on faisait dans les alentours de Lyon. Et voilà. Et donc, c'est resté comme ça. Et c'est pour ça qu'à l'âge de vingt-trois ans, je suis partie en Erasmus à Toulouse. Je voulais partir en France bien évidemment, j'avais fait des études de français. Pourquoi ? Parce qu'évidemment, j'adorais la langue française et je voulais un petit peu plonger un peu plus dans ce monde, ce qui m'a amenée à faire des études de langue et littérature françaises. Et à ce moment-là, j'ai décidé de faire mon Erasmus en France. J'ai pris la ville de Toulouse qui n'est pas très loin de là où j'habite actuellement, de Saragosse. Et ici, j'ai vécu ma première année à l'extérieur de chez moi, voilà, ce qui est une année de liberté on va dire. Donc, quand je suis rentrée chez moi l'été d'après, j'avais une dépression, je voulais pas rentrer chez moi, j'avais découvert la vraie vie, et je me suis dit : non, il faut que je rentre, que je reparte pardon, en France, il faut que je reparte en France et que je fasse ça encore une fois. Et donc, j'ai décidé de partir à Paris. Et cette fois-ci, j'étais assistante de français dans un lycée. Et bon, je suis restée trois ans à Paris. À ce moment-là, j'ai travaillé en tant qu'assistante la première année, et puis les deux années d'après, j'ai travaillé chez Fauchon, dans un magasin de luxe alimentaire on va dire. Et j'ai eu un diplôme. J'étais dans les vins. Donc, j'ai voulu avoir un diplôme dans les vins. Et puis, voilà, ça a été une expérience magnifique. Après, je suis rentrée en Espagne. Et à ce moment-là, j'ai décidé de travailler dans l'enseignement car, chez moi, mon père était enseignant. Donc, j'avais beaucoup de références. Et parce que ce côté... cette vocation on va dire pour l'enseignement a toujours été dans mes gênes. On va dire comme ça. Et voilà, donc, j'ai commencé à enseigner le français en Espagne. Et actuellement, je suis professeure de français. C'est-à-dire que le français fait partie de ma vie depuis que j'étais toute petite. Cela a sûrement marqué mes études. Et d'ailleurs, j'ai connu mon mari dans une école de langues qui est une école qui n'existe pas... ça n'existe pas en France, mais c'est une école qui est publique où les adultes peuvent aller étudier des langues différentes. Et dans ce cas-là, c'était le français. J'étais professeure de langue en français dans un village de Saragosse, près de Saragosse. Et mon élève, un de mes élèves, était mon mari.
Lyon, Toulouse, Paris… Chaque ville a marqué Claudia d’une manière différente. Pendant notre conversation, elle m’a dit quelque chose que je trouve très beau et très vrai… À chaque fois qu’on vit dans un lieu, il y a un morceau de notre âme qui reste là-bas. Si on a une bonne expérience, c’est un lieu qui reste pour toujours dans notre cœur, un lieu auquel il faut retourner. Parmi vous, les personnes qui écoutent le podcast depuis longtemps, vous savez peut-être que moi aussi j’ai vécu plusieurs années à l’étranger. Là-bas, je travaillais dans une école de langues. C’est aussi là-bas que j’ai rencontré mon mari. Donc, quand j’écoute l’histoire de Claudia, il y a plein de choses qui font écho en moi. Actuellement, Claudia enseigne le français au lycée. Elle nous en dit un peu plus sur son expérience.
Au début, je savais pas comment ça allait se passer parce que je me disais : oh, ça va être un peu ennuyant pour moi, le français, voilà. Mais après, j'ai passé mon concours et je suis tombée dans un lycée où on enseignait le bachibac. Pour l'expliquer, c'est... en Espagne, ce sont deux années, première et terminale, dans lesquelles les élèves, ils apprennent non seulement leur... ils passent leur bac disons espagnol, mais aussi ils vont passer un bac français, bien sûr adapté à leur niveau de français. Mais c'est très intéressant parce qu'ils vont étudier de l'histoire de la France et de l'Espagne. Ils vont étudier la langue et littérature françaises, ce qu'on fait pas dans un cours normal de français, et de la culture et civilisation. Donc là, j'ai eu vraiment de la chance. Je suis tombée dans ce lycée-là. Et puis, je suis ravie de pouvoir enseigner la langue et littérature dans mon cas, et la culture et la civilisation.
Pour reprendre une phrase utilisée par Claudia, elle a eu de la chance de tomber dans ce lycée-là. Le verbe tomber, on peut l’utiliser dans le sens de… se trouver par hasard quelque part.
[16:56] Passons à un autre sujet maintenant. Claudia nous raconte comment la photographie est devenue quelque chose d’essentiel dans sa vie. Écoutez bien ce qu’elle dit au début. Se tromper, pratiquer encore et encore pour progresser, éduquer son regard… J’y vois forcément des parallèles avec... avec l’expérience de l’apprentissage d’une langue étrangère.
En fait, c'est venu comme ça tout seul. Parce que, moi, j'avais pas pensé à prendre des photos d'une façon plus artistique on va dire. Bien évidemment, tout le monde prend des photos. Mais quand tu commences à prendre des photos dans un sens plus artistique, là, il y a un travail... Tout d'abord, il faut apprendre à bien utiliser l'appareil. Ensuite, il faut se tromper beaucoup beaucoup de fois pour commencer à prendre des photos plus ou moins bien. Et après, c'est la pratique, la pratique, la pratique. C'est une façon d'éduquer le regard et d'arriver à voir là où il y a des personnes qui voient pas, non ? C'est une façon de raconter, oui en effet, de raconter une histoire à travers la photographie. Parce que, les paroles, c'est pas non plus trop mon truc. Enfin, je veux dire, j'ai jamais essayé hein, je sais pas. Mais j'ai jamais décidé d'écrire un livre ou des poèmes. L'appareil photo était déjà chez moi, et à un moment donné, j'ai décidé de commencer à reprendre des photos, à prendre des cours en ligne de photographie, à apprendre à utiliser mon appareil numérique d'une façon manuelle, pas automatique. Et j'ai profité que mes filles avaient deux ans et sept mois je pense, la plus petite, pour commencer à prendre des photos. Et puis, c'est devenu tout d'un coup une expérience magnifique pour moi. Parce que j'étais en train de raconter leur enfance à travers la photographie, mais pas uniquement en prenant des photos comme ça à des moments, mais aussi en essayant de prendre des photos qui soient bien composées, qui aient une lumière spéciale ou qui aient des couleurs qui attirent mon attention. Il y a toujours eu un intérêt artistique dans ma façon de prendre des photos. Et puis, tout d'un coup, c'est devenu, je sais pas comment dire mais quelque chose d'essentiel dans ma vie. Je peux pas vivre sans prendre des photos. Et l'enfance finit, mais bon, après, il y a l'adolescence.
D’une certaine manière, pour Claudia, la photographie est une façon d’arrêter le temps.
En fait, il y a aussi un côté metteur en scène dans ma façon de voir les scènes. Parce que j'étais professeure de théâtre aussi en français dans des lycées. Et il y a ce côté metteur en scène qui m'attire énormément. Sauf que là, on est vraiment dans la vie réelle. C'est-à-dire qu'on est dans des scènes qui viennent, qui se produisent tout d'un coup. Et parfois, bien entendu, il faut les répéter. Il faut leur demander de refaire une action ou quelque chose, parce que là, tu as vu une photo, et tu veux prendre cette photo. Mais la plupart des fois, voilà, c'est ça, c'est... Je vois la photo, puis je me dis : il faut que je me mette là pour faire la photo comme ça. J'aime bien la lumière qu'il y a, les couleurs. Ce que je suis en train de raconter, je sais pas, c'est une façon de... En fait, c'est une façon d'arrêter le temps pour moi. C'est une façon de stopper et de se dire : bon, cet instant ne reviendra plus, parce que voilà, le temps passe, mes filles, elles grandissent. Mais j'arrête le temps et ça reste congelé pour toujours.
Geler le temps, ou encore le figer, ça veut tout simplement dire arrêter le temps. Avec Claudia, on retourne un peu en arrière dans le temps. Je lui ai demandé quel avait été son déclic, ce qui lui avait donné envie de se mettre à la photographie.
En fait, je pense que j'avais besoin d'avoir un... de sortir mon côté artistique quelque part. Et c'est sorti à ce moment-là. Parce que j'ai toujours été très artistique. J'ai dessiné. Je me rappelle au lycée, je faisais des dessins. Mes copines me disaient : ah, tu peux me faire un dessin, etc. Mais après, le côté photographie, c'est vrai que j'avais jamais essayé. Et puis, à un moment donné, j'ai une amie qui m'a dit : ouais, toi, tu as, en espagnol un buen ojo, je sais pas si en français on dit un bon œil pour la photographie, oui. Et puis, à ce moment-là, elle a dit : il faudrait que tu essayes avec la photographie. Donc, j'ai décidé d'essayer. Et à partir de ce moment-là, j'ai pas pu arrêter jusqu'à nos jours. Je suis accrochée complètement à la photographie.
Une personne en particulier l’a influencée, son père qui prenait aussi des photos. Des photos qu’elle continue de regarder aujourd’hui, et qui disent quelque chose de son enfance.
Mon père, c'est un artiste en fait. Lui, il écrivait. Il écrivait des poèmes. Il a écrit des livres. Et il prenait aussi des photos. À l'époque, c'était les photos, l'appareil analogique. Donc, c'est les pellicules. C'est son laboratoire personnel. C'était mon village quand j'étais petite. Mais oui, il y a énormément de photos que ma maman garde à la maison où il y a toute mon enfance en France, dans mon village en Espagne. Et voilà. Et donc, j'ai toujours dit qu'il y avait une très grosse influence des photographies analogiques de mon père qui est présente. Et d'ailleurs, parfois, je prends les diapositives, et je veux voir ce que lui, il voyait à travers son objectif pour un peu me sentir influencée. Parce que j'adorais les photos qu'il prenait. Et je trouve aussi que, grâce à ça, j'ai un souvenir de mon enfance. Car quand on est enfant, oui on a des souvenirs. Quand on est adulte, on a des souvenirs. Mais c'est vrai qu'il y a des scènes ou des moments ou des instants qui... voilà, qui passent et dont on se rappelle pas forcément. Donc, c'est bien d'avoir les photos pour se souvenir de ce moment-là dans la vie où j'étais là, je faisais ça, voilà, et mon père, il m'a vue comme ça. Donc, oui oui, il y a une influence très très importante de la part de mon père, oui.
Notre conversation sur la photographie nous a amenées à un autre sujet : la curiosité. Vous savez que c’est une qualité qui me tient à cœur. Pour Claudia, la vie est un apprentissage continu. Et la curiosité est une qualité qu’elle essaye de transmettre à ses filles.
Oui en fait, moi, je suis très curieuse depuis que j'étais très très petite en fait, même parfois trop curieuse. Mais oui, en fait, je pense que la vie est un apprentissage continu. Donc en fait, moi, je sens que j'ai tellement de choses à apprendre dans la vie. Là, on a parlé de la photographie. Mais après, il y a d'autres choses qui me plaisent. Par exemple, j'adore essayer des sports différents ou j'adore voyager, j'aime bien connaître d'autres pays, d'autres cultures. Il y a ce côté curieux qui est vraiment très présent dans ma vie et qui me semble tellement important pour pouvoir profiter au maximum de la vie et de tout ce qui nous entoure. Je sais pas. J'ai vraiment envie que mes filles soient aussi comme ça, qu'elles aient aussi envie de connaître, de savoir, d'apprendre, de... voilà, de s'amuser. C'est ça, non ? Pour moi, c'est ça.
La curiosité, c’est quelque chose que Claudia retrouve dans son travail en tant que professeure.
Exactement. En fait, c'est pareil dans mon travail en tant que professeure. Il y a aussi ce côté de curiosité. Parce que s'il y a pas de curiosité, il y a pas d'apprentissage. Faire que que tout soit très intéressant tout le temps et que les élèves ne s'ennuient pas. C'est grâce à ce côté curieux des élèves que ce soit... Par exemple, dans le cas de la langue française, ça va être non seulement connaître le français, la grammaire française, mais aussi connaître des histoires, des auteurs qu'ils sont en train de lire ou des pays francophones, il y en a énormément dans le monde. Alors, c'est pas uniquement la France. Il y a d'autres pays francophones. Il faut aller chercher plus loin dans leur intérêt. C'est ça qui leur fait avoir envie d'apprendre, oui.
La curiosité, c’est un moteur dans l’apprentissage. Il y a tellement de choses à explorer. Et Claudia a raison de rappeler que la francophonie, ça se limite pas à la France. Il y a plein d’autres pays francophones à découvrir. L’histoire de Claudia avec le français a commencé très tôt. Au fil du temps, j’ai croisé beaucoup d’élèves qui regrettaient de... de ne pas avoir commencé à apprendre le français quand ils étaient plus jeunes. J’ai même croisé des personnes qui s’empêchaient, qui… qui abandonnaient l’idée d’apprendre une langue étrangère, parce qu’elles se disaient qu’il était trop tard.
[28:06] Ma conversation avec Claudia se termine sur une idée importante. À n'importe quel âge, on peut commencer à apprendre d'autres choses qu'on a jamais essayées dans la vie. Il n’est jamais trop tard pour essayer d'essayer d'autres choses.
À n'importe quel âge, on peut commencer à apprendre d'autres choses qu'on a jamais essayées dans la vie, et puis qui peuvent nous apporter des beaux moments dans la vie et des surprises auxquelles on s'attendait pas. Avoir cette ouverture d'esprit, se dire : bon bah... Ne jamais dire jamais, non ? Il y a tout le temps quelque chose qui peut se présenter devant nous et puis nous offrir, voilà, des moments merveilleux. Donc, c'est ça, mon message, ce que j'aimerais transmettre aussi aux jeunes. Parce que, parfois, à l'âge de dix-huit ans, ils sont obligés à choisir des études, à décider leur vie. Avoir aussi cette possibilité de choisir à n'importe quel moment de la vie, de changer de travail, de se mettre à apprendre à jouer le piano ou la guitare. Je sais pas. Il faut être heureux dans la vie et puis choisir ce qu'on veut essayer, essayer d'essayer d'autres choses.
Non, je pense que ce que tu dis, ça va parler aussi beaucoup à des personnes qui écoutent le podcast. Parce que, parmi les personnes qui écoutent, je sais qu'il y en a certains qui ont commencé à apprendre le français un peu plus tard, et parfois, il y a un peu ce complexe de se dire : ah, est-ce que c'est trop tard, est-ce que je peux m'y mettre maintenant ? Et donc, c'est un bon message sur lequel on peut terminer, qu'il est jamais trop tard pour se lancer dans une nouvelle chose, pour apprendre de nouvelles choses. Merci Claudia ! C'était hyper intéressant d'échanger avec toi aujourd'hui. Donc, merci d'avoir accepté mon invitation !
Merci à toi Emilie. Merci vraiment. Ça a été un plaisir. Merci de m'avoir écrit, de m'avoir contactée pour ça. Je suis ravie. Merci.
Voilà ! C’est tout pour cette semaine. Merci encore à Claudia pour sa confiance. Comme toujours, je vous encourage à rejoindre la communauté du podcast sur Patreon. C’est un espace d’échange où je partage des ressources et les transcriptions des épisodes. Et c’est aussi un espace où j’organise des ateliers de conversation. Pour soutenir le podcast, vous pouvez en parler autour de vous et mettre une note sur Apple Podcasts et Spotify. Et puis, si vous avez écouté l’épisode jusqu’à la fin, n’hésitez pas à m’écrire pour partager vos réflexions avec moi. En attendant, je vous dis merci d’avoir pris le temps de nous écouter, Claudia et moi, et je vous donne rendez-vous bientôt pour le prochain épisode. À très vite !
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