E77 - Vivre à Montréal, une ville plurielle
Conversations avec... Michelle Daniel, The Heart of English
Salut 👋
Comme promis, voilà la transcription de l’épisode 77 de Passerelles. Mon invitée s'appelle Michelle Daniel. Après avoir grandi à Ottawa, elle vit aujourd’hui à Montréal, au Québec. J’espère que cette conversation te plaira. N’hésite pas à partager tes réflexions et à poser tes questions dans les commentaires !
Pour en savoir plus sur Michelle et sur « The Heart of English », tu peux consulter son site internet. Tu peux également la retrouver sur Instagram et sur LinkedIn.
Bon week-end,
Emilie
Bienvenue dans Passerelles, un podcast pensé pour éveiller la curiosité des apprenantes et des apprenants de français. Je m’appelle Emilie et cette semaine, comme d’habitude, je vous invite à prendre quelques minutes pour qu’on réfléchisse ensemble à une question. Dans chaque épisode, j’essaye de vous proposer des sujets différents à explorer. Mon but, c'est juste de partager avec vous quelques pistes de réflexion et de vous encourager à vous poser des questions, en français. Aujourd’hui, je vous retrouve avec une conversation. L’été dernier, je vous avais proposé une série d’épisodes où je donnais la parole à d’autres personnes. La voix que vous allez entendre cette fois- ci, c’est celle de Michelle.
La curiosité est hyper importante pour moi. Je crois que la curiosité et l’apprentissage sont intrinsèquement liés. L’une mène à l’autre. C’est comme une boucle. On est curieux, alors on apprend, et on devient encore plus curieux, alors on apprend plus.
Avant d’aller plus loin, je tiens à vous dire que la transcription de cette conversation est disponible gratuitement. Le lien pour y accéder et toutes les informations sur mon invitée se trouvent dans la description de cet épisode. Un mot sur le format pour celles et ceux qui n’ont pas écouté les conversations précédentes. Vous allez entendre Michelle parler et, de temps en temps, je vais prendre la parole pour résumer les idées essentielles, pour revenir sur un mot, pour partager quelques pistes de réflexion. L’idée, c’est de vous proposer un petit défi à travers la découverte d’une nouvelle voix, tout en gardant des éléments familiers. Autrement dit, ma voix sera là, tout au long de l’épisode, pour vous accompagner dans la compréhension. Michelle fait partie de ces personnes que j’ai eu la chance de croiser grâce à mon travail. Vous la connaissez peut-être sous le nom « The Heart of English ». Quand je lui ai demandé l’origine de ce nom, elle m’a expliqué qu’il englobe plusieurs choses. Englober, ça veut dire réunir. Ce nom réunit trois choses : la passion pour l’apprentissage, la motivation personnelle et le désir d’approfondir ses relations interpersonnelles par le biais de la langue anglaise.
[02:56] La question centrale de cet épisode, c’est la suivante : qu'est-ce qui caractérise le français du Québec ? Avec Michelle, on a parlé de minimalisme, de la vie à Montréal et de son parcours avec la langue française. Dans cette conversation très riche, elle nous explique comment l’écriture, et notamment le journal de gratitude, peut nous aider dans l’apprentissage et dans la vie.
Tout d’abord, j’ai demandé à Michelle de se présenter. Elle est coach d’anglais. Mais avant de l’écouter, je voulais partager avec vous une question intéressante qui est ressortie de notre échange. Qu’est-ce qu’elle a en commun avec ses clients ? C’est-à-dire quelles sont les valeurs qu’elle partage avec eux ? La réponse en dit beaucoup sur ces personnes, et aussi sur notre invitée du jour. Les personnes qu’elle accompagne sont curieuses et, comme Michelle, elles veulent apprendre tout au long de leur vie. Elles veulent pouvoir s’exprimer, en anglais, sur des sujets divers et variés, aussi bien dans le cadre professionnel que dans la vie personnelle. L’apprentissage de l’anglais a justement un sens personnel. Il est lié au cœur. Il participe au développement de ces personnes, à leur épanouissement. Je trouvais ça important de commencer par mettre en lumière la manière dont Michelle conçoit l’enseignement et l’apprentissage. Apprendre une langue, c’est aussi apprendre à mieux se connaître et se rapprocher des personnes qui nous entourent. Sur ce, je vous laisse écouter le premier extrait de ma conversation avec Michelle. Elle se présente et elle nous parle de ses études.
Merci, d'abord, Emilie de m'avoir invitée sur ton podcast. Je suis « écoutrice », je ne sais pas si on peut dire ça, mais j'écoute ton podcast depuis ses débuts, depuis le premier épisode et je l'adore. Alors, je suis ravie de pouvoir passer ce temps avec toi aujourd'hui. Je m’appelle Michelle Daniel. Je suis coach d’anglais et traductrice du français vers l’anglais. Avant d'étudier l'enseignement de l'anglais et la traduction, j’ai étudié en arts plastiques. Quand j'ai fait mes études, je me suis concentrée sur « printmaking » en anglais et la reliure aussi de livres à la main. Alors, j'écrivais mes propres textes. Je faisais des illustrations, avec différentes techniques pour imprimer à la main. Je ne connais pas tous les noms en français, mais comme la sérigraphie, la gravure, etc.
Avant d’étudier l’enseignement de l’anglais et la traduction, Michelle a donc fait des études d’arts plastiques. « Printmaking », en français, je crois qu’on appelle ça la gravure (*ou l’estampe). Je suis pas une experte, moi non plus. Même si c’est vrai que j’ai étudié l’histoire de l’art à l’université. En plus de se présenter, j’ai demandé à Michelle de nous décrire un peu la pièce où elle se trouve. Vous commencez à le savoir, c’est une de mes questions préférées. Les objets qui nous entourent racontent souvent quelque chose d’intéressant sur nous. Michelle nous décrit son bureau, un bureau qui se trouve dans son salon. À Montréal, les appartements sont petits en général*. C’est pour ça qu’elle a décidé d’utiliser son salon, un espace de vie, comme espace de travail.
(*Une précision : les appartements sont plus petits dans l’arrondissement où vit Michelle. En effet, le Plateau-Mont-Royal est l’arrondissement le plus densément peuplé du Canada.)
Alors, je suis assise à mon bureau qui se trouve dans mon salon. Mon mari collectionne les objets vintage et les antiquités. Je suis donc entourée de beaucoup de choses intéressantes. Je vais décrire mon bureau et ma lampe parce que ce sont deux belles choses, et je passe beaucoup de temps à mon bureau. Alors, mon bureau est de style Mid-century Modern avec une structure tubulaire, et il a été dessiné par le designer industriel Michael Graves. Je ne sais pas si tu connais les objets Alessi. Mais Michael Graves a dessiné beaucoup des objets Alessi. La marque Alessi, tu peux regarder, c'est une marque italienne. Et ma lampe est une lampe Art Déco, avec finition chrome et noire, avec des disques de verre. Et mon mari m'a dit que... on appelle ces disques des anneaux de Saturne, et j'ai trouvé ça vraiment poétique. En général, les appartements sont petits, parce que la population est très dense. Alors, c'est pour ça que j'ai décidé de mettre mon bureau dans le salon. Et c'est vrai que c'est difficile de séparer mon temps libre de mon temps de travail à cause de ça, peut- être un peu. Mais j'aime ça, passer beaucoup de temps à mon bureau. C'est vraiment mon espace à moi.
J’adore la précision et les détails avec lesquels Michelle décrit son bureau et sa lampe. On a appris qu’elle et son mari collectionnent des objets vintage.
[09:26] Cette question de nos rapports aux objets, ça nous a menées à un autre sujet : le minimalisme. Ça tombe bien, puisque je vous en ai parlé dans le dernier épisode du podcast. Je sais que c’est un sujet qui intéresse aussi Michelle. Et elle nous explique pourquoi.
J'essaye de réfléchir avant d'acheter des choses. Je me demande si j'ai vraiment besoin de cette chose. Je dirais que... environ 50% des choses que nous avons chez nous, dans notre appartement, sont des choses de seconde main. Et c'est meilleur pour l'environnement. Et souvent, on peut avoir une meilleure qualité aussi. Surtout si on sait quoi acheter, et mon mari, c'est sa passion, collectionner des objets vintage. Alors, le minimalisme m'intéresse parce que ça nous permet de ralentir et de mettre l'emphase sur les choses qui sont vraiment importantes pour nous. Vraiment réfléchir à... qu'est-ce qui est important et qu'est-ce qui est moins important ? Et petit à petit de diminuer nos achats, nos biens. Même réfléchir à comment on passe notre temps. Par exemple, je regarde rarement la télé. Même les films, je vais peut-être regarder une fois par semaine, ce qui est beaucoup moins souvent que la norme, parce que j'ai juste décidé que ce n'était pas important pour moi. Je préfère écouter des podcasts ou lire des livres. C'est pas que je juge les gens qui regardent la télé. C'est juste une question de vraiment... pour moi, le minimalisme, c'est réfléchir à ce qui est vraiment important pour nous, et mettre l'emphase sur ces activités-là.
Le minimalisme, au-delà des objets, ça peut donc toucher tous les aspects de notre vie.
[11:47] Aujourd’hui, Michelle vit à Montréal. Mais elle a grandi dans une autre région.
Alors, j’ai grandi à Ottawa. Ottawa, c'est la capitale du Canada. C'est situé en Ontario. L'Ontario est une province majoritairement anglophone. Il y a des francophones qui vivent en Ontario aussi, mais la majorité sont anglophones. Après mes études en arts plastiques à Toronto, j’ai déménagé à Montréal en 2002. Alors, j'habite à Montréal depuis environ 21 ans. Montréal est la plus grande ville du Québec. Alors, le Québec, c'est une province francophone. Et je suis donc allée de la partie anglophone du Canada à la partie francophone. Montréal est une ville dynamique, avec beaucoup d’art et de culture. Comparées aux villes canadiennes anglophones comme Toronto, Ottawa ou Vancouver, Montréal et la ville de Québec possèdent un petit charme européen grâce à leur histoire et origine française. Là où j’habite, comme j'ai dit tout à l'heure, dans le Plateau-Mont-Royal, on peut facilement se déplacer à pied, à vélo ou en transport en commun. Il n’est pas nécessaire d’avoir une voiture. Nous avons une voiture maintenant, mais pendant longtemps, je n'avais pas de voiture et ça me convenait tout à fait. Il y a beaucoup de parcs à Montréal. À l’extérieur de la ville, il y a de nombreux endroits où on peut pratiquer des activités de plein air comme la randonnée, le kayak, le vélo et le camping. Ce genre d’activité est populaire partout au Canada.
Qu’est-ce qui a poussé Michelle à quitter Toronto pour déménager à Montréal en 2002 ? Je lui ai posé cette question. C’est l’occasion pour elle de nous parler de son lieu préféré dans cette ville où elle habite depuis environ 21 ans.
Le coût de la vie est très élevé à Toronto. Et quand j'ai déménagé à Montréal, le coût de la vie, les loyers, c'était la moitié ! On payait la moitié du prix pour le même genre d'appartement à Montréal, si on compare avec Toronto. Alors, pour une étudiante qui vient de terminer l'université, c'était très intéressant pour moi. Et en plus, j'avais envie d'essayer de vivre dans une autre culture. Et c'est comme avoir un pays dans un pays, je pense, venir au Québec. Je dirais que le Jardin Botanique, c'est mon lieu préféré à Montréal. Parce que j'adore les fleurs. Et j'adore aussi apprendre, ce qui va avec mon métier et avec le thème qu'on va aborder plus tard de la curiosité. Alors, j'aime beaucoup apprendre les noms des fleurs et des plantes. Et au Jardin Botanique, il y a des petites enseignes partout, et ça donne le nom latin et le nom commun aussi. Et j'adore ça.
Ensuite, Michelle nous raconte son parcours avec le français.
[15:49] Lorsqu’elle a déménagé à Montréal, son français était un peu rouillé. Mais après plusieurs années de pratique et d’études, elle est aujourd’hui arrivée à un niveau avancé. Elle revient un peu plus tard sur son parcours de traductrice, un parcours qui a été fondamental pour atteindre ce niveau en français.
Ma langue maternelle, c'est l'anglais. J’ai commencé à apprendre le français à l’âge de cinq ans à la maternelle. Ma mère, qui est d’origine sri lankaise, m’a inscrite dans un programme d’immersion française. Immersion française, cela veut dire que... environ 70 % de l’enseignement quotidien est en français, je dirais, environ. Incluant la science et les mathématiques, alors c'est pas juste la langue. C'est la langue française, c'est aussi d'autres matières qui sont enseignées en français. En dixième année, à l’âge de 15 ans, j’ai décidé de passer au programme anglais, avec seulement un cours par session en français. J'imagine que je m'intéressais moins au français à ce moment-là. Après mes études secondaires, j’ai déménagé à Toronto où j’ai j'ai fait mes études en arts plastiques, et j'ai eu peu d’occasions de parler français. Ensuite, j’ai déménagé à Montréal en 2002, mon français était rouillé. J’étais au niveau intermédiaire. Pour expliquer un peu... qu'est-ce que c'était mon niveau intermédiaire ? J’étais capable d’avoir des conversations simples en français et faire des choses élémentaires en français, comme passer une commande dans un restaurant ou faire des courses, mais j’avais du mal à accomplir des tâches plus complexes, par exemple participer à un entretien d’embauche ou rédiger un courriel. Juste pour expliquer le mot courriel, ça veut dire courrier électronique. Et c'est comme ça qu'on... c'est le terme qu'on utilise pour les mails, les emails au Canada. Il m’a fallu plusieurs années de pratique et d’étude pour atteindre le niveau avancé en français, et j’ai beaucoup... encore beaucoup à apprendre ! Alors oui, mon parcours de traductrice a été fondamental pour atteindre le niveau avancé en français. Comme j'ai expliqué, pendant longtemps, j'étais au niveau intermédiaire en français. J’ai commencé à travailler comme traductrice dans une société de recherche marketing en 2010. Je tiens à souligner que je traduis uniquement vers ma langue maternelle, c’est-à-dire du français vers l’anglais. Je ne traduis pas de l’anglais vers le français. Au travail, mes collègues étaient 95 % francophones. J’y ai travaillé pendant cinq ans et demi. Alors, comme tu peux l’imaginer, mon français s’est beaucoup amélioré parce que je parlais, j’écoutais et je lisais du français tous les jours. C'était un lieu de travail francophone. J'étais « forcée » entre guillemets de parler, de communiquer en français tous les jours. Et c'était une vraie immersion française pendant plusieurs années. En 2016, j’ai repris mes études. J’ai étudié la traduction français-anglais à l’Université McGill. Cela m’a donné l’occasion d’améliorer ma grammaire et mes compétences rédactionnelles en français et en anglais.
Montréal est une ville bilingue, une ville enrichie par différentes cultures. Je crois qu’on peut dire que Michelle et son mari sont à l’image de cette ville. Sa langue maternelle, c’est l’anglais. Alors que son mari, lui, est francophone. Cette rencontre entre le français et l’anglais a été la source de quelques difficultés de compréhension dans des activités de la vie quotidienne.
Alors, comme j'ai dit, mon mari est francophone. Quand il m’a appris à conduire, c’était stressant quand il utilisait des mots et des expressions que je ne connaissais pas comme par exemple « piton ». Alors, il disait, « Pousse sur le piton ! Tourne le piton ! ». Puis, je comprenais pas. Je ne savais pas que « piton » veut dire « bouton » en français québécois. Le moment le plus drôle, c’était quand il répétait « dos-d’âne » alors que je croyais qu’il disait « dough down » en anglais. Oui alors, lui, il disait « Dos-d’âne ! Dos-d’âne ! » comme ça. Puis moi, j'ai pensé, bon, il dit « dough down, dough down », ça veut rien dire ! Alors, je n’ai pas ralenti. Après, il m’a expliqué qu’un « dos- d’âne », c’est un « speed bump », c’est-à-dire une bosse dans la rue qui sert à forcer les conducteurs à ralentir.
Aujourd’hui, on s’interroge sur ce qui caractérise le français du Québec. Je suis probablement pas la personne la mieux placée pour répondre à cette question. Quand j’ai entendu l’anecdote racontée par Michelle, quand elle a parlé de « piton », l’image qui m’est venue à l’esprit, c’est celle d’un serpent. Un peu comme avec l’exemple du « dos-d’âne », j’ai fait le rapprochement avec un mot que je connaissais déjà. Quand on entend un nouveau mot dans la langue qu’on apprend, c’est naturel de faire le lien avec un mot qui existe dans sa langue maternelle. Si vous vous demandez par où commencer pour explorer davantage le français québécois, je vous recommande vivement le travail de Geneviève Breton. Vous pouvez la retrouver facilement sur Instagram ou sur Youtube, sous le nom « maprofdefrançais ».
[22:44] Au moment où vous écoutez cet épisode, Michelle a lancé un programme autour du journal d’écriture et de la gratitude. D’ailleurs, j’ai participé à ce programme et je vous en reparlerai dans le futur. À l’adolescence, l’écriture était une activité quasi quotidienne pour Michelle.
Alors, j’ai commencé à écrire dans un journal intime à l’âge de 11 ans. Et pendant mon adolescence, j'écrivais presque tous les jours. Alors, de 11 ans à peut-être 22-23 ans, j'ai écrit. J'écrivais dans mon journal intime plusieurs fois par semaine. Alors, j'ai des volumes et des volumes de livres, de carnets. L’année dernière, j’ai commencé à tenir un journal de gratitude et cela a enrichi ma vie bien plus que je ne l’espérais. C’est en constatant... j'ai constaté l’impact positif que ça a eu pour moi personnellement. Et j'ai alors décidé de créer un programme pour les apprenants d'anglais, autour du journaling et de la gratitude. Je suis quelqu’un qui pense tout le temps, qui se parle tout le temps à elle-même dans sa tête. Et c'est... l’écriture m’aide à sortir de ma tête. Le journaling de gratitude est particulièrement bénéfique pour moi parce que... on met l'emphase sur les bonnes choses dans notre vie et sur un sentiment de reconnaissance pour ces choses, pour les opportunités, pour les bons moments qu'on passe avec les gens qu'on aime. Et c'est quelque chose de très positif pour moi personnellement. Même en écrivant en anglais, j'apprends, ok. Alors, je pratique... C'est pas parce que l'anglais est ma langue maternelle, ça veut pas dire que je n'ai rien à apprendre, je veux souligner ça, que j'apprends même à peaufiner mon écriture en anglais à tous les jours. Et j'essaye de le faire toujours. Alors, ça m'aide aussi à mieux écrire, à mieux communiquer mes idées, à écrire de façon plus créative aussi.
Peaufiner, j’aime beaucoup ce verbe. Peaufiner, ça veut dire perfectionner, travailler sur quelque chose avec soin, avec attention. Michelle peaufine son écriture en anglais à tous les jours. J’insiste sur cette phrase parce que, à tous les jours, c’est un bon exemple d’une expression utilisée au Québec. En France, on retrouve la même expression, sans la préposition à. Comme vous le savez, la curiosité est au centre de ce podcast. J’ai donc demandé à Michelle de nous parler de la place de la curiosité dans son apprentissage et dans sa vie.
La curiosité est hyper importante pour moi. Je crois que la curiosité et l’apprentissage sont intrinsèquement liés. L’une mène à l’autre. C’est comme une boucle. On est curieux, alors on apprend, et on devient encore plus curieux, alors on apprend plus. Je suis une personne naturellement curieuse. Tous les jours, je cherche des mots dans les dictionnaires, y compris les dictionnaires anglais, simplement parce que je suis curieuse. Alors, je veux voir les différentes définitions, les exemples, la prononciation. Je suis très curieuse. J'ai plein de « bookmarks » (*favoris) sur mon... je vais utiliser des mots anglais, sur mon « browser » (*navigateur), et je les ai toujours ouverts, avec des dictionnaires. J’écoute les nouvelles et les podcasts en anglais et en français, je regarde des vidéos YouTube, je lis quotidiennement. Alors, tout ça, c'est des exemples de ma curiosité et mon désir d'apprendre. Oui, je pense que... apprendre, c'est une valeur centrale dans ma vie. J'ai un profond désir d'apprendre à tous les jours et d'apprendre pour toute la vie. Alors, c'est très naturel pour moi de vouloir partager mes connaissances avec les autres et les aider aussi à apprendre, à grandir même... je pense qu'il n'y a pas d'âge pour apprendre.
Il n’y a pas d’âge pour apprendre. C’est bien vrai, ça. Notre conversation touche à sa fin.
[28:29] Mais avant de se quitter, Michelle partage avec nous un conseil pour les apprenantes et les apprenants de langue. On a parlé d’écriture. L’apprentissage peut aussi passer par la lecture.
En général, je lis en anglais. Mais plusieurs fois par année, je lis un livre en français. Et je trouve que ça m'aide beaucoup. Parce que, on peut... Quand on a une conversation en français, on a pas l'opportunité, on a pas le temps de vraiment s'attarder sur la langue, de faire des notes, de surligner comme on peut avec un livre. Et en plus, dans une conversation habituelle, on va utiliser un peu le même vocabulaire, le même lexique, un lexique plus restraint. Tandis que... un livre, le vocabulaire, le lexique est beaucoup plus large. Alors, on a beaucoup plus d'opportunités d'être... d'apprendre de nouveaux mots. Mon conseil aux apprenants de langues est de trouver des activités et des sujets qui les intéressent. À mon avis, les meilleurs outils d’apprentissage des langues sont ceux que l’on a vraiment envie d’utiliser tous les jours. Ainsi, si vous aimez lire, lisez dans votre langue cible tous les jours. Si vous aimez écrire, écrivez dans votre langue cible tous les jours, même si ce n’est que pour quelques minutes. Même avant de vous en rendre compte, vous commencerez à vous améliorer ! Parce que vous avez du plaisir et vous vous sentez motivé.
Le conseil à retenir, c’est de pratiquer tous les jours, même si ce n’est que pour quelques minutes. Comme le dit Michelle, même avant de vous en rendre compte, vous commencerez à vous améliorer.
Juste, ne lâchez pas ! Moi, ça m'a pris plusieurs années de passer du niveau intermédiaire au niveau avancé. Alors, ne lâchez pas !
Et bien, on va terminer sur ces bonnes paroles. Ne lâchez pas, restez motivés ! Merci Michelle. C'était un plaisir de discuter avec toi aujourd'hui.
Merci à toi.
Merci.
Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. Merci encore à Michelle pour sa confiance. Comme toujours, je vous encourage à rejoindre la communauté du podcast sur Patreon. C’est un espace d’échange où je partage des ressources et les transcriptions des épisodes. Pour soutenir le podcast, vous pouvez en parler autour de vous et mettre une note sur Apple Podcasts et Spotify. Et puis, si vous avez écouté l’épisode jusqu’à la fin, je vous invite à m’écrire pour partager vos réflexions avec moi. En attendant, je vous remercie d’avoir pris le temps de nous écouter, Michelle et moi, et je vous donne rendez-vous bientôt pour le prochain épisode. À très vite !
Depuis 3 ou 4 mois, je ressens de la fatigue en apprenant le français. Je n'ai pas vraiment envie de m'améliorer au niveau de la langue, mais malgré tout, j'aime bien écouter ton podcast en conduisant.
Merci beaucoup !
Soo
J’ai écouté la conversation avec Michelle avec grand plaisir. Maintenant j’ai aussi la transcription de l’épisode et ça m’aide beaucoup de lire et écouter en même temps. Je trouve le feuille d’écoute et pistes de réflexion utiles parce que ça me force de penser et réfléchir sur le sujet.
Sur la base de l’entretien avec Michelle et de quelques questions, je suis en train de écrire ma propre conversation, pas si longue mais pertinente pour moi. Je suis très motivée de apprendre le français et je suis contente des conseils et astuces que je trouve dans le texte. J’écoute ton podcast et j’attends avec la impatience une nouvelle édition, où tu proposes des sujets différents à explorer.
Salutations du Danemark.
Mirjana.