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Salut 👋
En septembre, j’ai passé quelques jours à Bordeaux. Dans le dernier épisode de Passerelles, je te parle justement d’un endroit que j’adore dans cette ville : la librairie Mollat. Je te dis aussi quelques mots sur Cavaler seule, le roman de Kathryn Scanlan qui a marqué ma rentrée littéraire.
Qu’est-ce que tu lis en ce moment ? C’est une de mes questions préférées. C’est pour ça que mes lectures, c’est un sujet de conversation récurrent dans le podcast.
Grâce au hasard des recommandations sur Instagram, un jour, je suis tombée sur le compte de Detchen. Elle enseigne le français. Elle parle de livres. Et j’ai tout de suite aimé la manière dont elle mêle lecture et apprentissage du français. Avec Passerelles, je t’invite à explorer d’autres univers, à découvrir de nouvelles voix.
La voix de Detchen, tu pourras l’écouter dans le prochain épisode du podcast1. Pour en savoir plus sur son univers, ça se passe sur son compte Instagram.
Grâce à un autre hasard, un hasard du calendrier, tu reçois donc cette lettre avant la sortie de ma conversation avec elle. Alors, j’en profite pour partager avec toi un aperçu de notre échange. Elle nous explique ce qui lui a donné envie de parler de lecture :
En fait, il y a quelque chose d'assez paradoxal dans ce que je fais. C'est que, mon objectif, c'était pas forcément que les gens lisent en français. C'était plutôt que les gens puissent avoir du contenu pour de la compréhension orale, et ensuite de l'expression orale. Et en fait, mon idée, c'était de... c'est qu'en fait on est toujours plus motivé pour l'expression orale quand on parle de quelque chose qui nous plaît, n'est-ce pas ? Et donc, tu le sais mieux que personne vu que c'est aussi ce que tu fais. Mais je m'étais dit : bah, qu'est-ce qui donne envie aux gens de pratiquer le français ? Enfin, ou d'écouter du français ? Bah, c'est les sujets qui les intéressent. Et donc, je vise quand même un public de lecteurs ou de lectrices. Et je dis : voilà du contenu pour ces personnes-là qui apprennent le français et qui aiment lire. Et donc, c'est du contenu pour de la compréhension orale. Donc, ils s'entraînent, ils chopent2 quelques mots de vocabulaire, etc. Et ensuite, pour moi, je continue ça en cours individuel où on parle de lecture. Et donc moi, pour l'instant, c'est surtout un sujet de conversation pour progresser en français, et en passant justement par les choses qui nous passionnent. Parce que c'est comme ça que moi j'apprends les langues. Et je trouve que c'est quelque chose qui est plutôt efficace. Et les gens sont ravis parce qu'en fait, tu es content de parler de ce qui te plaît.
Dans la lecture dans une langue qu’on apprend, on rencontre parfois des difficultés. Le but de Detchen à l'origine, c’était donc de proposer des ressources pour la compréhension orale et l'expression orale :
Après j'ai des élèves qui lisent et je leur fais des recommandations, etc. Mais c'est vrai qu'il y a “un petit problème”, entre guillemets, avec la littérature francophone, c'est que c'est quand même... l'écrit, c'est quand même difficile. Enfin, les livres, c'est en général quand même un niveau pas facile. Il y a soit du vocabulaire compliqué quand tu lis des romans contemporains, soit quand tu te tournes vers de la littérature jeunesse il y a beaucoup d'argot ou de langage familier. Et donc, c'est pas toujours évident. Donc, ce qui fait qu'en fait, moi, mes élèves ne lisent pas forcément en français. Il y en a qui lisent en français, mais ceux qui sont d'un niveau plus avancé, et ils lisent pas forcément en français. Mais à l'inverse, par exemple, il y en a qui lisent, et du coup on parle de lecture. C'est un peu ça mon approche.
Pour elle, l’étape suivante, c’est de créer des clubs de lecture, “d'animer3 un moment par mois ou par semaine où on parle de nos lectures.” J’aime cette idée de choisir des livres ensemble, de les lire en français ou dans sa langue maternelle, et ensuite d’échanger en français. Quand on parle de ce qu'on aime, ça nous encourage à parler.
Parler dans la langue qu’on apprend, ça réveille parfois un manque de confiance en nous. On ose pas prendre la parole justement. Mais encore une fois, “dès qu'on parle de sujets qui nous plaisent, forcément ça libère quand même un peu la parole.”
Detchen en a fait l’expérience en rejoignant un club de lecture anglophone. Parler d’un sujet qui la passionne, la lecture, l’a aidée à être plus à l’aise :
Je participe donc à un club de lecture anglophone depuis pas très longtemps. Et moi, je trouve ça super bien parce que... bon, je suis pas particulièrement timide, mais c'est vrai que quand je suis dans un environnement avec que des personnes dont c'est la langue maternelle, ça m'intimide beaucoup. Bah c'est ce qui se passe beaucoup par exemple, quand je parle tibétain4. Dès que je suis avec que des Tibétains, j'ai... tout de suite, je manque beaucoup de confiance en moi, alors que pourtant j'arrive à parler. Mais j'ai ce manque de confiance. Mais à l'inverse, dès que je parle d'un sujet qui me plaît, bah voilà c'est bon, je me sens à l'aise. Et donc, pareil en anglais, le fait d'abord d'être entourée de plein d'anglophones, ça m'intimidait. Puis en même temps, dès que tu commences à parler, et ben en fait ça t'aide vraiment. Et donc voilà, moi, c'était un moyen aussi d'être à l'aise en fait avec des anglophones tout simplement, et puis de travailler un peu aussi de l'anglais, et puis de parler de ce que j'aime. Et puis, c'est vrai que l'expérience “club de lecture”, c'est quelque chose que j'ai toujours aimé. Je faisais ça au collège et au lycée, et puis... Bon, on n'était pas très nombreux, c'était souvent moi et la documentaliste, mais... Non, il y avait quand même d'autres personnes, mais... Mais moi, j'adorais ça, le fait de... J'aime bien aussi un peu ce côté, je pense que c'est mon côté bonne élève tu vois. J'aime bien qu'on se retrouve un jour précis, en ayant lu le livre. Et du coup, on lit un livre et on en parle.
Et toi, tu as déjà participé à un club de lecture ? Ou c’est quelque chose que tu aimerais faire ? Tu te reconnais dans l’expérience de Detchen ? Dis-moi tout !
Comme toujours, si tu souhaites partager tes réflexions avec moi ou me poser des questions, n’hésite pas à répondre à cette lettre.
À très vite,
Emilie
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Au mois de septembre, on a parlé de nos habitudes alimentaires. Comme une langue commune, la nourriture nous relie et nous rassemble. On a ensuite évoqué la rentrée littéraire et ce qui se passe dans notre cerveau quand on lit. Dans cette section de la newsletter, je reviens sur des expressions que j'utilise dans les épisodes du podcast.
Mâcher, c’est un verbe intéressant, notamment parce qu’on le retrouve dans plusieurs expressions, comme “mâcher le travail à quelqu’un”.
Mâcher le travail à quelqu’un ? C’est lui faciliter le travail. Un autre exemple : “ne pas mâcher ses mots”, autrement dit s’exprimer sans détour, sans ménagement.
Dans la lecture, “en un rien de temps”, un nombre immense de neurones entrent en action. Notre regard scanne, ligne après ligne, les caractères écrits sur la page. Les neurones identifient des lettres ou des groupes de lettres, reconstituent des mots…
En un rien de temps ? Ça veut dire très rapidement.
Si tu as un doute sur un mot que j'utilise dans le podcast, n'hésite pas à m'écrire. Je suis heureuse de t'apporter quelques précisions si tu as des questions !
En juillet 2021, avec son fils et son mari, Géraldine Dormoy a quitté Clichy pour déménager à Montélimar, et pour se rapprocher de sa famille par la même occasion. Depuis, une nouvelle habitude est née : un dîner avec ses parents, sa sœur, son beau-frère et leurs trois enfants une fois par semaine. Dans sa newsletter, elle nous parle de l’art de dîner en famille et de ce qu’elle a appris en deux ans de grandes tablées. Une newsletter à lire et à écouter ! “Un dîner réussi est un dîner au sein duquel je me suis écoutée autant que mes invités.”
Comment savoir si un livre est adapté à mon niveau et par où commencer ? Lire, c’est aller vers des textes qui piquent notre curiosité, vers des textes inconnus… Un conseil tout simple : lis les premières pages de ce livre, ça te permettra de répondre à cette question. Je te laisse faire le test avec un extrait du dernier roman de Diglee, Atteindre l’aube. “J'ai perçu assez vite le caractère sacré de ta voix. Cette voix de théâtre et de sucre qu'un jour j'allais perdre à jamais. L'avoir capturée quelque part sur des fichiers audio, c'est peu, mais c'est déjà une victoire.”
P.S. – Dans l’épisode 82 du podcast, celui où on parle de nos habitudes alimentaires, j’explique que “ce qu’on aime manger ou pas, ça prend racine dans notre enfance”. Mon amour pour les tartes aux pommes vient certainement de celles que ma grand-mère préparait quand j’étais petite. Pour finir cette lettre avec une note sucrée, je te laisse avec une photo du gâteau que j’ai fait hier, et le lien vers la recette.
Et comme d’habitude, la transcription de cet épisode de la série “Conversations avec…” sera publiée ici, sur Substack.
Choper, en français familier, ça veut dire attraper. On retrouve ce verbe dans certaines expressions. Un exemple : j’ai chopé la crève, autrement dit j’ai attrapé un rhume.
Animer, c’est donner vie, inciter au mouvement, donner du mouvement à quelque chose, lui donner l’apparence de la vie, inspirer, pousser à l’action. Cette jolie définition, je l’ai lue chez Barbara (qui partage, une fois par mois, son bilan lecture sur Instagram).
Si Detchen mentionne le tibétain, c’est parce qu’elle a grandi entre deux cultures, avec un père français et une mère tibétaine. Ensemble, on a parlé de sa double culture, de reconversion professionnelle et de coups de cœur littéraires. Je te laisse découvrir ça la semaine prochaine !
C’est un espace où tu peux accéder aux transcriptions des épisodes et à des ressources supplémentaires pour “apprendre à mieux écouter”. J’organise aussi une réunion par mois sur Zoom pour qu’on puisse échanger ensemble et réfléchir en français (replay audio disponible). Rejoins-nous en octobre !
Bonjour Emilie.
Merci pour le podcast La rentrée littéraire. J'aime des livres et j'ame lire beaucoup. Les dernière deux semaines je suis allé á Bordeaux pour participer á un cours de français. J'ai également visité la libraire
Mollat, dont tu parlais. C'est un très grand magasin et j'adore regarder des livres. J'ai acheté trois livres d'ecrivan David Foenkinos, Deux soeurs, Nous séparations, Le mystère Henri Pick, et un livre de Laetitia Clombani, Le cerf-volant. J'ai lu quelques livres de ces deux auteurs et j'aime leur style d'écriture. Merci pour ton travail.
Salutations. Mirjana.
où puis-je trouver la transcription?