Apprendre le français, est-ce trop tard pour essayer ?
Pour aller plus loin après les épisodes de septembre...
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Salut 👋
En septembre, j’ai partagé avec toi un peu de ma conversation avec Claudia.
Dans cette lettre, je te propose d’écouter quelques morceaux manquants de notre échange, des morceaux que j’ai dû couper au montage.
Claudia est Espagnole. Elle est née à Saragosse, et dans l’extrait suivant, elle nous en dit un peu plus sur cette ville où elle vit aujourd’hui et sur son village :
Moi, je suis née ici parce que mes parents sont d'ici aussi. Mais c'est vrai que, comme on est partis si tôt, j'avais 2 ans, mes souvenirs de Saragosse n'existent pas de l'âge de 2 ans à 8 ans on va dire, même de ma naissance. Parce que de 1 an à 2 ans, enfin depuis que je suis née jusqu'à l'âge de 2 ans, on est partis en France. On habitait pas à Saragosse. On habitait dans un petit village près de Huesca. Donc, mes parents, à l'époque, ils étaient un peu hippies. Alors, ils ont décidé de partir dans un petit village. Et je peux dire que, plus que la ville de Saragosse qui a vraiment marqué mon enfance et qui se reflète aussi sur mes photos, c'est le temps que j'ai passé dans mon village. Mon village qui n'est plus mon village. Mais qui a fait partie de mon village de l'enfance, qui s'appelle Rodellar et qui est dans les Pyrénées, près de Huesca, tout près de Huesca, qui d'ailleurs est très aimé par les Français, parce qu'il y a beaucoup de Français qui vont là-bas.
Et bon alors, pendant mon enfance, c'était un tout petit village où j'ai passé les étés, les vacances de Pâques. Quand j'avais des vacances en France, des vacances qu'on a pas en Espagne, parce qu'en France, il y a 15 jours de vacances de temps en temps [pour] se reposer. Et bon ben, c'est là-bas que j'ai été un peu aussi influencée par cette façon de vivre, non ? La liberté d'un village,, mes copains, mes copines du village, de très bons amis qui étaient d'ailleurs Français, la liberté de pouvoir aller très tôt toute seule dans la rue, les fêtes du village... C'est la connexion avec la nature. C'est aussi... je sais pas, la rivière. Enfin, tout ça fait partie de mon enfance. Et tout ça a marqué aussi beaucoup beaucoup ma vie. D'ailleurs, je pense que lorsque je prends des photos de mes filles dans le village, parce que c'est là où je suis vraiment inspirée, je crois que je veux capturer ces moments. Parce que ça me rappelle mon enfance. Donc, je revis mon enfance à travers leur enfance.
Et toi, qu’est-ce que tu retiens de la ville, du village où tu es né.e ?
À la fin de cet épisode, Claudia partage une idée essentielle : à n'importe quel âge, on peut commencer à apprendre d'autres choses qu'on a jamais essayées dans la vie, il n’est jamais trop tard pour essayer d'essayer de nouvelles choses.
C’est ce que tu as fait en décidant de commencer à apprendre le français ! Et si je te disais que je connais un moyen de continuer à t’investir dans ton apprentissage, à prendre du temps pour toi pour pratiquer chaque semaine, ça t’intéresserait d’essayer ?
Histoires d’apprenant.e, c’est une boîte à outils qui t’aide à réfléchir en français, à organiser tes pensées sur différents sujets, pour pouvoir progresser, et te sentir plus à l’aise dans la conversation.
Alors, si ça te dit de me raconter ton histoire avec le français comme Christine, de réfléchir à ton mot préféré dans cette langue comme James, de partager ce que tu apprécies (ou non) dans la ville où tu habites, si ça te dit d’essayer…
Comme me l’a dit si justement Claudia, à chaque fois qu’on vit dans un lieu, il y a un morceau de notre âme qui reste là-bas. Si on a une bonne expérience, c’est un lieu qui reste pour toujours dans notre cœur, un lieu auquel il faut retourner.
Je te laisse avec un dernier morceau manquant de cette conversation. Lyon, Toulouse, Paris… Dans cet extrait, Claudia se souvient des villes françaises où elle a vécu :
Chaque ville m'a marquée d'une façon différente. Lyon, c'était mon enfance. C'est le Théâtre. C'est le parc de la Tête d'Or. C'est le 1er novembre où on sort des bougies aux fenêtres. C'est le froid. C'est le brouillard. Voilà, c'est la grosse ville, non ? Une grande ville aussi. C'est toute cette connexion avec mon côté gourmand, les biscuits français. C'est vrai, hein ! Ça a vraiment marqué ma vie dans ce sens-là.
Puis après, Toulouse, ça a été ma période plutôt adolescente. Donc, c'est différent. Mais Toulouse, c'était la liberté. Pour moi, Toulouse, c'était voyager là-bas pendant... enfin, partir là-bas pardon pendant... Partir à Toulouse pendant un an, ça a été pour moi synonyme de découverte de moi-même, de liberté, et puis une sensation de : bon, à partir de maintenant, je suis indépendante.
Et l'année d'après, quand je suis partie à Paris, je ne savais pas combien de temps j'allais partir là-bas, mais finalement ça a été 3 ans. Et ça a été une période de ma vie aussi de sensation de liberté. Mais cette fois-ci où j'ai vécu pour moi-même, c'est-à-dire que je travaillais, j'ai appris énormément de choses, j'ai connu beaucoup d'amis. J'ai été libre aussi. La liberté, c'est aussi Paris, la culture, le côté culturel de Paris était énorme. Et bon, ça reste ma ville préférée parce que, même si j'ai vécu là-bas 3 ans et j'essaye d'y retourner toutes les années, je me lasse jamais. Je trouve que c'est une ville super intéressante, oui.
Comme toujours, si tu souhaites partager tes réflexions avec moi ou me poser des questions, n’hésite pas à répondre à cette lettre.
À très vite,
Emilie
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Au mois de septembre, on a parlé de santé mentale. Et on a accueilli une invitée, Claudia, une photographe et prof de français. Elle nous a raconté son histoire avec cette langue, avec la France et avec la photographie. Dans cette section de la newsletter, je reviens sur des expressions que j'utilise dans les épisodes du podcast.
De plus en plus, on a accès à des podcasts, à des films, etc, qui portent un autre discours autour de la santé mentale. Tout ça, ça aide à “mettre des mots sur nos maux”. Mettre des mots sur nos maux ? Mots, maux, la prononciation est la même. Dans ce contexte, nos maux, ce sont nos douleurs, nos difficultés, nos problèmes.
En parcourant les photos de Claudia, j’ai tout de suite adoré la manière avec laquelle elle capture des histoires autour de l’enfance et de la famille. Alors, je lui ai écrit pour lui demander : est-ce que “ça vous dit” d’avoir une conversation avec moi en français ? Ça vous dit de... ? C’est une autre manière de demander : est-ce que ça vous intéresse ?
Si tu as un doute sur un mot que j'utilise dans le podcast, n'hésite pas à m'écrire. Je suis heureuse de t'apporter quelques précisions si tu as des questions !
Parmi les livres de la rentrée littéraire, Résister à la culpabilisation de Mona Chollet a attiré mon attention. Tu peux lire les premières pages ici ! Dans cet essai, elle explique que la petite voix dans notre tête qui nous empêche d’exister est bien moins intime qu’on ne le pense. Elle est systémique. Une autre ressource à explorer, si tu préfères travailler sur l’écoute : elle a récemment été l’invitée de Folie Douce, le podcast de Lauren Bastide sur la santé mentale dont je te parle dans l’épisode 108 de Passerelles. Un épisode de Folie Douce à ne pas manquer !
Si le sujet de la photographie t’intéresse, j’ai un podcast à te recommander : Vision(s). Ce podcast est parti d’un grand défi : parler d’un monde visuel dans un format audio. L’idée de départ, c’est de confronter différentes générations et avis afin de pouvoir traiter au mieux de tous les aspects de la photographie. La photo que j’ai choisie pour illustrer cette recommandation est du photographe Julien Magre. Depuis plus de 20 ans, il photographie sa famille et partage des fragments d’intimité, des « entre-moments » où se mêlent joie, tristesse et mélancolie.
P.S. – Je voudrais simplement te dire merci de me lire tous les mois !
C’est probablement la dernière lettre de ce format que je t’envoie cette année. Le mot qui définit le mieux ces dernières semaines, c’est effervescence. Et il est temps de laisser place au ralentissement2. Je trouve que la photo ci-dessous ne montre pas à quel point mon ventre s’est arrondi en ce neuvième mois de grossesse !
Mais à la fin octobre, je serai de retour une dernière fois dans ta boîte mail avec la transcription du dernier épisode de Passerelles de l’année, un petit message personnel, avant de partir en congé maternité.
C’est un espace où tu peux accéder aux transcriptions et à des ressources supplémentaires qui accompagnent les épisodes de Passerelles ; et aussi à Chère Emilie, des messages audio courts où je réponds à des questions posées par les auditeurs et les auditrices du podcast. Et puis, j’organise une réunion par mois sur Zoom pour qu’on puisse échanger ensemble et réfléchir en français (replay audio disponible). Si ça te dit, on se retrouve sur Patreon !
Bonjour Emilie, J'adore votre podcast et je l'ecoute chaque jour. Je crois que je peux comprendre tout que vous disiez, même si je ne peux pas écrire en français sans faisant beaucoup d'erreurs. Dans ma tête je commence à croire que je suis un peut français. Merci beaucoup.